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rouches de la grande muraille, je reste hésitant, je regarde derrière moi, tenté de revenir sur mes pas, au galop de mon cheval…


Quand Kadidja est recouchée sur ses loques, dans sa soupente noire, je congédie ces porteurs dont la présence m’était odieuse. De mon mieux, j’étends sur le corps de la pauvre vieille sa couverture neuve, qui lui fait tant de plaisir, et qu’elle caresse avec ses mains, à la manière des petits enfants en possession d’un jouet nouveau.

Et maintenant, je voudrais l’interroger, elle qui est la seule au monde à qui je puisse parler, parmi celles qui ont vu, qui ont su, qui ont gardé dans leur mé-