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Je baisse la tête, moi ; mais pas une larme ne me vient. D’un geste machinal, pour me découvrir comme on fait sur les tombes chrétiennes, je porte la main à mon front, puis je la laisse retomber… J’oubliais quel costume j’ai repris pour venir ici : le fez turc ne s’enlève jamais, même pas pour prier Dieu. Et je me penche sur le marbre, cherchant, parmi les inscriptions enroulées que je ne sais pas déchiffrer, cherchant son nom, le vrai et l’aimé, celui qui est gravé sur la grossière bague d’or qu’elle m’a donnée, celui qui est écrit aussi sur ma poitrine, en petites lettres bleues indélébiles. Mais comment donc suis-je redevenu tout à coup aussi calme, presque distrait ? Il semble que je ne comprends plus bien,