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crispées, pauvre vieux singe qui fait mal à voir et qui fait peur ; ensuite, se retourne pour me crier, d’une voix révoltée, sauvage, aiguë, surprenante dans ce silence : « Bourda !… Bourda, Aziyadé ! » (Ici, ici ! Aziyadé !) Il y a cela, sous-entendu, que je comprends bien et qui m’entre comme une lame : « Et c’est toi qui l’y as conduite ! » Puis, subitement, elle me prend les mains, et, d’une voix toute changée, d’une voix de petit enfant, qui est douce, douce, comme pour me demander pardon, elle répète : « Ici !… ici, Aziyadé ! Vois-tu, c’est ici qu’elle est à présent… » En même temps, une grimace à fendre l’âme contracte sa figure noire, et un brusque jet de larmes coule de ses yeux…