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cependant, nous y avions fait une promenade en plein jour, elle et moi, une après-midi de décembre, choisissant ce lieu parce qu’il était plus désert. Et, tout près d’ici, je m’en souviens, un petit oiseau, qui sans doute se trompait de saison, nous avait chanté, pour nous seuls, un air de printemps, sur la branche d’un de ces cyprès. Ensuite, un peu plus loin, là-bas, nous avions vu enterrer devant nous une si jolie petite fille, — qui doit être en poussière aujourd’hui… Oh ! cette promenade sur l’herbe rase et les marguerites d’hiver, la seule que nous ayons jamais osé faire ensemble à la lumière du soleil, comme je me la rappelle tout à coup d’une manière déchirante…

Et maintenant je recommence à avoir