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Derrière nous, ces remparts que nous venons de franchir, semblent l’enceinte de quelque colossale ville abandonnée ; invraisemblablement hauts, hérissés de dents pointues, flanqués d’énormes tours, ils s’en vont sur notre droite et sur notre gauche, indéfiniment pareils, se perdre dans les lointains désolés.

En avant, c’est l’interminable région des sépultures : landes d’un gris roux, avec, çà et là, des bouquets de cyprès noirs qui montent comme des flèches d’église. Un peuple de tombes couvre ce sol ; pierres debout, qui sont de tous les âges, de toutes les époques de l’histoire. Cette terre aride est pleine d’ossements de morts.

Jadis, quand j’habitais Eyoub, je venais rarement de ces côtés. Une fois,