Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la course. Et puis, il y a le plaisir physique d’être sur ce bon cheval jeune, que le hasard m’a procuré, le plaisir de fendre l’air vif et pur, un beau matin de soleil… Et, encore une fois, l’oubli vient ; je trotte, le cœur presque léger, m’intéressant aux choses singulières et grandiosement tristes de l’entour.

Nous cheminons longtemps au milieu de ces quartiers presque inhabités, presque en ruines, qu’on appelle le « Vieux-Stamboul ». Puis enfin, la gigantesque muraille crénelée, qui enferme tout cela, nous apparaît ; nous en sortons par d’antiques portes ogivales, qui se succèdent en voûte obscure, et nous voici dans la campagne, dans le désert des tombeaux.