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longueur, où l’on enterre au hasard les morts obscurs. C’est là qu’on l’a mise ! J’en avais eu quelquefois la frayeur, sans vouloir pourtant y arrêter ma pensée ; non, plutôt je cherchais à me la figurer dormant dans quelqu’un de ces cimetières délicieux, de Scutari ou des bords du Bosphore. Et comment découvrir là-dedans sa chère petite tombe, si cette Kadidja, — qui est seule à la connaître et qui sans doute n’a plus longtemps à vivre, — ne peut venir aujourd’hui même, à n’importe quel prix, me la faire voir.

Une fois de plus, j’ai l’angoisse de sentir le fil conducteur s’échapper de ma main ; l’angoisse de chercher un expédient quelconque, toujours avec cette même