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Je descends maintenant les escaliers d’une rue qui n’est bordée de maisons que d’un seul côté, et qui, de l’autre, domine une trouée profonde : le Champ-des-Morts, avec, au delà, une ligne pâle qui est la mer et une découpure fantastique qui est Stamboul.

Il me semble connaître, d’une façon très particulière, ces pavés, ces marches !

En effet, comment n’avais-je pas vu plus tôt que cette rue est précisément celle que j’habitais, et que voici ma maison de Péra, et là-haut les fenêtres de ma chambre ? Que de fois je suis rentré dans ce logis à des heures indues, quand déjà les fraîches lueurs roses du matin commençaient à se lever du côté de la rive d’Asie ! Peu à peu, des souvenirs plus précis