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senti si près d’elle qu’ici, dans la solitude de cette rue pleine d’ombre, tandis que gémit derrière moi, au milieu du silence et de la nuit d’alentour, la petite musique grêle de ce violon…


Une heure après, repassé sur l’autre rive, remonté à Péra, je congédie, à la porte de l’hôtel, mon coureur et mon cheval. Et, changeant d’idée, au lieu de rentrer, je repars seul à pied, pour errer au hasard, peut-être jusqu’au matin : j’aime mieux ne pas perdre, à dormir, le temps trop court que je passe ici.

D’abord j’éprouve une sorte de griserie inattendue, trop complète, à être seul, libre, sans but, dans les rues obscures. La nuit continue d’être douce comme une