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étendues de ciel ; on est là sur la hauteur centrale de Stamboul, dominant tout alentour. Seuls, les dômes superposés de la mosquée voisine montent dans l’obscurité bleuâtre de l’air, pâles comme des neiges, indécis comme ces cercles qui se font autour de la lune. La rue s’en va, longue file d’arcades tristes, se perdre dans de l’ombre confuse ; mais, un peu loin là-bas, une porte encore ouverte laisse traîner une lueur sur les pavés blancs… Oh ! c’est précisément le vieux petit café où j’avais coutume de m’arrêter avec Achmet, aux heures un peu avancées du soir, quand nous traversions à pied le grand Stamboul. Comment se peut-il qu’il soit resté ouvert aussi tard ? On dirait que c’est pour moi, qu’il m’at-