Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait son œuvre ; un de ces grands incendies, qui brûlent ici des quartiers en quelques heures, a tout anéanti. « L’hiver dernier, cela s’est passé », me dit mon coureur, en agitant de droite et de gauche sa lanterne pour mieux me montrer cette désolation. On ne reconnaît même plus trace de rue ; sur un espace de trois ou quatre cents mètres, il n’y a plus que des débris. Allons, c’est fini, la maison où Aziyadé a fermé ses yeux s’est effondrée dans la flamme… Il faut rebrousser chemin devant ces ruines…

Et je m’en vais, remettant mon cheval au pas, prenant je ne sais quelle route au hasard, dans la nuit noire.

Ce monceau de ruines… non, je n’avais pas prévu cela ; cette destruction dépasse