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les prières. Fini, tout. Fini, le drame dont le dénouement était resté comme en suspens durant dix années…

Nous glissons rapidement sur l’eau ; l’Arménienne, silencieuse à mon côté, et droite dans sa robe noire. Une tranquillité de tombeau commence à se faire en moi ; il me semble à présent que ce pays, cette ville si longtemps rêvée, viennent de se dépouiller tout à coup de leur charme indicible, en même temps que de leur mystère immense ; que Stamboul est vide, et mon cœur vide aussi, et mon âme vide ; je sens comme un affaissement de toutes choses et un désir de quitter cette Turquie au plus tôt, pour n’y revenir jamais.

Nous continuons d’aller à grands coups