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La sœur d’Achmet loue un caïque pour se rendre à Stamboul ; la vieille Arménienne monte dans le mien, qui m’attendait là, et s’assied à côté de moi ; je la déposerai à Kassim-Pacha, en passant, et continuerai ma route, seul, sur la Corne-d’Or, pour m’en retourner à Péra, à présent que ma lugubre journée est finie. À la réflexion, j’aime mieux que mon entrevue avec Kadidja ait été remise à demain et puisse être préparée d’avance, car j’ai peur d’affronter cette vieille femme, peur de sa rancune et de son mépris… Je rappelle même la sœur d’Achmet, qui déjà s’éloignait en glissant sur l’eau grise, et je retiens d’une main son caïque léger, pour lui faire mille recommandations : « Tu lui diras bien, à