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Mais, depuis que je l’ai quittée, constamment je suis poursuivi en sommeil par cette vision, toujours la même : mon navire fait à Stamboul une relâche inattendue, rapide, furtive ; ce Stamboul revu en songe est étrange, agrandi, déformé, sinistre ; en hâte, je descends à terre, avec la fièvre d’arriver jusqu’à elle, et mille choses m’en empêchent, et mon anxiété va croissant à mesure que passe l’heure ; puis tout de suite vient le moment de l’appareillage, et alors, de partir sans l’avoir revue et sans avoir seulement rien retrouvé de sa trace égarée, j’éprouve tant d’angoisse que je me réveille…


Pour le relire, pendant cette soirée d’attente, je vais chercher avec crainte un