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l’Arménienne et la négresse, qui me guideront chacune vers un des tombeaux, tandis que la sœur d’Achmet, toujours effacée, rentrera dans son logis solitaire. C’est convenu, promis, juré, et maintenant nous allons descendre tous les trois.

Pendant que la sœur d’Achmet se prépare pour sortir, j’essaie de la questionner. Mais elle ne sait presque rien ; vivant toujours dans la retraite, elle n’a jamais eu de détails précis sur la mort d’Aziyadé : « Demain, Kadidja me dira tout cela, demain ! » Pour ce qui est de l’époque, elle ouvre un vieux cahier où des dates sont écrites en turc et s’approche des grillages d’une fenêtre, bien près, où il fait encore un peu clair : « Voyons, c’était à la fin du printemps qui