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mon attitude qu’elle ne s’explique pas : nos sangs-froids et nos tranquillités de souffrance sont incompréhensibles aux orientaux qui, eux, jettent des cris…

Ce silence devient de plus en plus glacial ; on dirait que, entre nous, des couches d’air se figent. Et, dans la maison grillée, dans la chambre pauvre et étrange, le crépuscule s’assombrit ; à travers l’épais quadrillage de bois qui masque les fenêtres, n’entre plus qu’une vague lumière incolore ; la nuit me semble tomber très vite, et par secousses, comme si au-dessus de nous, on jetait un à un, en se hâtant, des voiles de crêpe…

Ainsi, c’est dans ce gîte triste et à cette heure désolée qu’il me fallait venir, pour entendre l’arrêt final…