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J’ai même irrévocablement compris, quand elle se décide à dire, d’un ton d’interrogation amère : « Vraiment !… est-ce que tu ne le sais pas ? » Et je réponds à demi-voix ce mensonge : « Si, je sais, je sais… » Puis j’ajoute encore plus bas et comme un enfant qui balbutie ; « Ce n’est pas cela… que je te demandais… Je voulais… Je voulais te prier de me dire où on l’a mise… »

Et le silence se fait de nouveau, plus mort que tout à l’heure. J’ai dit ce mensonge, parce que j’avais honte, devant elle, de ne pas savoir, et d’avoir pu vivre des années ainsi. Mais je vois bien qu’elle ne m’a pas cru et que son regard continue de me fixer avec une curiosité mêlée de répulsion et de blâme… Il y a aussi