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commence. Et elle fait « oui » de la tête, avec un geste des mains qui signifie : « Oh ! si je m’en souviens ! Comment aurais-je pu oublier tout cela ! »

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Encore un silence, pendant lequel j’entends une suite de petits coups frappés régulièrement à mes tempes — le bruit pressé des artères qui battent. Et enfin, d’une voix brusque, qui s’étrangle un peu, je pose la question suprême :

— Elle est morte, n’est-ce pas ?

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Lente à parler, elle me regarde, et ses yeux tristes, tout creusés, prennent un air de surprise presque injurieuse… Alors, en quelques secondes d’attente, peu à peu je comprends que c’est oui