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traits, la même expression, les mêmes yeux, que c’est comme si je l’avais revu lui-même, vieilli de trente années, et me jetant un regard de reproche par delà le temps et la mort.

Elle est étonnée, hésitante, prête à refermer sa porte à peine ouverte.

— Loti ! se hâte de lui dire la vieille Anaktar, prononçant ce nom tout bas, comme on annoncerait un fantôme : Regarde-le, c’est Loti !… Loti qui est revenu !

— Loti ?… Loti ?… répète l’autre avec un tremblement dans la voix. Ah ! Loti !… dit-elle ensuite, après un silence, d’un accent douloureux et amer qui me va plus au cœur que le plus poignant de tous les reproches…

Elles se parlent l’une à l’autre en turc,