Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tendrir. Eh bien, oui, alors, elle me conduira ce soir. Le temps d’aller avertir la malade qu’elle soigne, et elle revient, et nous partons ensemble.

Je congédie le Grec, qui a pris un air trop attentif, trop inquisiteur, et je reste seul, suivant des yeux la robe noire de la vieille femme qui s’éloigne.

Quelques minutes de calme et de silence, en attendant son retour. Au-dessus de ma tête, la vigne effeuillée prend de plus en plus des teintes d’or rouge, et une nuance d’or se répand aussi sur la mosquée d’en face, sur le branchage des grands cyprès, sur toutes choses ; le soir, le calme soir descend sur ce petit quartier perdu où la mort d’Achmet vient de m’être confirmée. Plus j’y songe, plus je