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Dieu merci, elle se rappelle, et elle croit que cette vieille sœur existe toujours, là-bas, dans sa même maison. Mais c’est une personne singulière, qui a eu de grands malheurs et qui vit dans la retraite. Depuis sept années, depuis l’enterrement, elle ne l’a pas revue.

— Oh ! vite, dis-je, je t’en prie, tu vas m’y conduire !

Elle objecte qu’il est bien tard, que le soleil baisse ; que sa malade l’attend. Pourquoi pas demain, plutôt ? C’est si loin ! Et puis, nous recevra-t-elle seulement ; ça n’est pas sûr.

Je le lui demande avec prière, je la supplie, car je n’ose lui offrir de l’argent bien qu’elle paraisse pauvre. Je la supplie, et je vois peu à peu ses yeux s’at-