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sitôt me plonge dans une rêverie d’exilé où réapparaît Stamboul ! Et ce n’est pas par simple fantaisie d’art non plus, qu’ici mon appartement est pareil à celui de quelque émir d’autrefois, ressemble à une demeure orientale qui, par sortilège, se serait incrustée au milieu de ma chère maison héréditaire, avec ses arceaux dentelés, ses broderies d’ors archaïques et ses chaux blanches. Un charme dont je ne me déprendrai jamais m’a été jeté par l’Islam, au temps où j’habitais la rive du Bosphore, et je subis de mille manières ce charme-là, même dans les choses, dans les dessins, dans les couleurs, jusque dans ces vieilles fleurs de rêve qui sont ici naïvement peintes sur les faïences de mes murs. Et surtout il