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Comme c’est étrange ! Le début de cette réponse, le ton cruel, la répétition irritée de ce premier mot aux consonances sinistres, j’avais imaginé jadis, pour Aziyadé, quelque chose d’absolument semblable… Eulû ! Eulû ! je m’étais imaginé que, pour m’annoncer sa mort à elle, on me poursuivrait, avec acharnement, de ce mot-là.

Et j’ai écouté, à peu près impassible, la phrase funèbre, oubliant presque Achmet pour me dire seulement que le fil conducteur devient de plus en plus difficile à ressaisir, qu’il ne me reste d’espérance qu’en sa sœur Ériknaz et qu’il me faut, ce soir même, à tout prix, la retrouver.

Elle continue, la vieille femme : « — Sa dernière nuit, tout le temps, il t’a ap-