Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nages inconnus, de cet interrogatoire qu’on veut lui faire subir dans un lieu écarté. Avec une cérémonieuse révérence, elle s’assied devant moi, sur le bord d’un tabouret, et me regarde. Je suis à contre-jour et elle doit me voir en ombre sur un fond de soleil.

Oh ! oui, c’est bien elle ; je viens de reconnaître surtout ce demi-sourire, très bon, très honnête, qui a éclairé un instant son visage parcheminé et durci. Une natte de ses cheveux, restés noirs comme de l’ébène, entoure le foulard de soie, également noir, dont sa tête est enveloppée comme d’une bandelette. Sa robe usée, mais propre, est taillée à l’européenne, d’une forme démodée, avec des biais de velours noir. Chez nous, dans