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choses immobilisées depuis des siècles ; l’endroit, d’ailleurs, est comme choisi, pour l’entrevue un peu funèbre que j’attends, pour les choses tristes et saupoudrées de cendre que nous allons sans doute nous dire.

J’envoie le fureteur grec s’enquérir d’Anaktar-Chiraz et la prier de venir ici, causer un moment avec moi. Je crois bien que, cette fois, il la trouvera ; je m’inquiète seulement de savoir si elle consentira à venir, si elle n’aura pas peur, et je demande un narguilé pour attendre. La soirée est de plus en plus tiède, jouant les calmes soirées d’été ; le soleil, qui descend, dore l’antique mosquée d’en face et la vigne effeuillée sous laquelle je suis assis. Sur la place, personne ne passe ; à