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vois notre chère petite chambre, jadis si jolie dans son arrangement étrange. À présent, plus rien ; des meubles de misère, du désordre et des loques qui traînent. J’aurais mieux fait de ne pas regarder cette profanation pitoyable ; le simple coup d’œil que j’ai jeté là vient de suffire pour reculer, reculer encore plus au fond de l’abîme, le passé dont je poursuis la trace.

Mais, tandis que je redescends, par ces marches où les babouches d’Aziyadé se sont posées, une émotion poignante me vient, que je n’avais pas prévue…

Un jour, très loin dans mon enfance, certain rayon de soleil d’hiver, entré par une fenêtre d’escalier, m’avait impressionné d’une inexplicable façon profonde.