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mon, je l’employais souvent ; il allait faire des achats pour moi avec Achmet, et savait même les allées et venues clandestines d’une musulmane dans ma maison. Au moment de mon départ, je l’avais chassé, il est vrai, pour je ne sais plus quelle fourberie ; mais qu’importe pourvu qu’il me guide. J’aurai même presque une joie à le revoir, comme tout ce qui a été mêlé à ma vie d’autrefois…

Il arrive. Sans doute il ne m’en veut pas, lui non plus, car il paraît tout ému de me reconnaître, et il embrasse la main que je lui tends. Je l’avais laissé un homme grand et superbe, je le retrouve tout courbé et blanchi.

— Achmet, dit-il, non, je ne l’ai pas revu, et n’ai plus entendu parler de lui