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des voisins, des curieux, des gens quelconques, qui me regardent comme un revenant de l’autre monde, étonnés eux aussi de me voir encore jeune : il semble que, dans leur mémoire à tous, mon passage ici ait peu à peu remonté jusqu’à des époques incertaines et reculées.

Je m’en doutais bien, ils n’ont pas oublié ce Français qui avait eu l’idée singulière de venir s’isoler ici ; mais, hélas ! au sujet d’Achmet, personne ne peut rien me dire. Pourtant on me propose d’aller, si je veux, chercher un juif qui me connaissait très bien et qui me renseignerait peut-être, — un nommé Salomon.

Salomon ! Je crois bien que je veux voir Salomon ! Qu’on me l’amène bien vite, et il y aura récompense. Ce Salo-