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qui me connaissait, dans le faubourg israélite de Pri-Pacha, sous le nom de Marketo.

Je passai la fin d’août et une partie de septembre en excursions dans le Bosphore. Le temps était tiède et splendide. Les rives ombreuses, les palais et les yalis se miraient dans l’eau calme et bleue que sillonnaient des caïques dorés.

On préparait à Stamboul la déposition du sultan Mourad, et le sacre d’Abd-ul-Hamid.


VII

Constantinople, 30 août.

Minuit ! la cinquième heure aux horloges turques ; les veilleurs de nuit frappent le sol de leurs lourds bâtons ferrés. Les chiens sont en révolution dans le quartier de Galata et poussent là-bas des hurlements lamentables. Ceux de mon quartier gardent la neutralité et je leur en sais gré ; ils dorment en monceaux devant ma porte. Tout est au grand calme dans mon voisinage ; les lumières s’y sont éteintes une à une, pendant ces trois