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de moi que j’en frémis, cette chose sinistre déjà dévorée par la terre, et que j’aime encore… Est-ce tout, mon Dieu ?… Ou bien y a-t-il un reste indéfini, une âme, qui plane ici dans l’air pur du soir, quelque chose qui peut me voir encore pleurant là sur cette terre ?…

Mon Dieu, pour elle je suis près de prier, mon cœur qui s’était durci et fermé dans la comédie de la vie, s’ouvre à présent à toutes les erreurs délicieuses des religions humaines, et mes larmes tombent sans amertume sur cette terre nue. Si tout n’est pas fini dans la sombre poussière, je le saurai bientôt peut-être, je vais tenter de mourir pour le savoir…


V

CONCLUSION


On lit dans le Djerideï-havadis, journal de Stamboul :

« Parmi les morts de la dernière bataille de Kars, on a retrouvé le corps d’un jeune officier de