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plus. Dans un mois, nous aurons la guerre ; c’est fini des pauvres Turcs, c’est fini de Stamboul, les Moscov nous détruiront tous, et, quand tu reviendras, Loti, ton Achmet sera mort.

» Son corps restera quelque part dans la campagne, du côté du Nord ; il n’aura même pas une petite tombe en marbre gris, sous les cyprès, dans le cimetière de Kassim-Pacha ; Aziyadé sera passée en Asie, et tu ne retrouveras plus sa trace, personne ne pourra plus te parler d’elle. Loti, dit-il en pleurant, reste avec ton frère !

Hélas ! Je crains ces Moscov autant que lui-même, je tremble à cette idée horrible que je pourrais en effet perdre sa trace, et que je ne trouverais plus personne au monde qui pût jamais me parler d’elle !…


XXVI

Les muezzins montent à leurs minarets, c’est l’heure du namaze de midi ; il est temps de partir.

En passant par Galata, je vais saluer leur « madame ». J’embrasserais presque cette vieille coquine.