mière orangée, et toutes les vitres étincellent. Eriknaz et Alemshah nous regardent de loin partir, perchées, en robes rouges, au soleil levant, sur le toit de leur maison.
Voici Eyoub qui passe, voici le café de Suleïman, la petite place de la mosquée, et la case d’Arif-effendi, en pleine lumière du matin. Personne au bord de l’eau ; tout encore est clos et endormi.
Ma demeure, que j’ai si souvent vue sombre et triste, sous la neige et le vent du nord, me laisse comme dernière image un éblouissement de soleil.
Ce dernier lever du jour est d’une splendeur inaccoutumée ; tout le long de la Corne d’or, depuis Eyoub jusqu’au sérail, les dômes et les minarets se dessinent sur le ciel limpide en teintes roses ou irisées. Les caïques dorés commencent à circuler par centaines, chargés de passants pittoresques ou de femmes voilées.
Au bout d’une heure, nous sommes à bord. Tout y est sens dessus dessous, et c’est bien le départ cette fois.
Il est fixé pour midi.