Page:Loti - Aziyadé.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bijoux, écrasés au marteau, en cachette, par un forgeron de Scutari, qu’elle m’apportait aujourd’hui, transformés en une énorme bague, irrégulière et massive.

Et je lui fis sur sa demande le serment que cette bague ne me quitterait jamais, que je la porterais toute ma vie…


LXVI

C’était un matin radieux d’hiver, — de l’hiver si doux du Levant.

Aziyadé, qui avait quitté Eyoub une heure avant nous et descendu la Corne d’or en robe grise, la remontait en robe rose pour aller rejoindre le harem de son maître, à Mehmed-Fatih. » Elle était gaie et souriante sous son voile blanc ; la vieille Kadidja était auprès d’elle, et toutes deux étaient confortablement assises au fond de leur caïque effilé, dont l’avant était orné de perles et de dorures.

Nous descendions, Achmet et moi, en sens in-