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Pourquoi avez-vous pris comme dérivatif à votre douleur la culture des muscles, qui tuera en vous ce qui seul peut vous sauver ? Vous êtes clown, acrobate et bon tireur ; il eût mieux valu être un grand artiste, mon cher Loti.

Je voudrais d’ailleurs vous pénétrer de cette idée en laquelle j’ai foi : il n’y a pas de douleur morale qui n’ait son remède. C’est à notre raison de le trouver et de l’appliquer suivant la nature du mal et le tempérament du sujet.

Le désespoir est un état complètement anormal ; c’est une maladie aussi guérissable que beaucoup d’autres ; son remède naturel est le temps. Si malheureux que vous soyez, faites en sorte d’avoir toujours un petit coin de vous-même que vous ne laissiez pas envahir par le mal : ce petit coin sera votre boîte à médicaments. — Amen !

PLUMKETT.


Parlez-moi de Stamboul, du Bosphore, des pachas à trois queues, etc. Je baise les mains de vos odalisques et suis votre affectionné.

PLUMKETT