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petites boucles comme les plus antiques statues de ce pays ; il était assis devant moi par terre et m’examinait avec beaucoup de curiosité ; mon costume et surtout mes bottines paraissaient l’intéresser vivement. Il s’étirait avec des airs câlins, des mines de gros chat angora, et bâillait en montrant deux rangées de dents toutes petites, aussi brillantes que des perles.

Il avait d’ailleurs une très belle tête, une grande douceur dans les yeux qui resplendissaient d’honnêteté et d’intelligence. Il était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte.

Ce personnage était Samuel.


VIII

Ces deux êtres rencontrés le même jour devaient bientôt remplir un rôle dans mon existence et jouer, pendant trois mois, leur vie pour moi ; on m’eût beaucoup étonné en me le disant. Tous deux devaient abandonner ensuite leur pays pour me suivre, et nous étions destinés à passer l’hiver ensemble, sous le même toit, à Stamboul.