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quérir une pareille, il en coûte trop cher !), je crois encore à tout cela, et à bien d’autres choses encore.

À Londres, Georges m’a fait lire la lettre qu’il venait de recevoir de vous.

Vous la commencez gentiment par le récit, circonstancié et agrémenté de descriptions, d’une amourette à la turque. Nous vous suivons, Georges et moi, à travers les méandres fantasmagoriques d’une grande fourmilière orientale. Nous restons la bouche béante en face des tableaux que vous nous tracez ; je songe à vos trois poignards, comme je songeais au bouclier d’Achille, si minutieusement chanté par Homère ! Et puis enfin, peut-être parce que vous avez reçu un grain de poussière dans l’œil, peut-être parce que votre lampe s’est mise à fumer comme vous acheviez votre lettre, peut-être pour moins que cela, vous terminez en nous lançant la série des lieux communs édités au siècle dernier ! je crois vraiment que les lieux communs des frères ignorantins valent encore mieux que ceux du matérialisme, dont le résultat sera l’anéantissement de tout ce qui existe. On les acceptait au xviiie siècle, ces idées matérialistes : Dieu était un