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sud de la Turquie, là où le ciel est toujours pur et le soleil toujours chaud…

Ce serait possible, après tout, et je serais là moins malheureux qu’ailleurs.

— Je te jure, Aziyadé, dis-je, que je laisserais tout sans regret, ma position, mon nom et mon pays. Mes amis… je n’en ai pas et je m’en moque ! Mais, vois-tu, j’ai une vieille mère.

Aziyadé ne dit plus rien pour me retenir, bien qu’elle ait compris peut-être que cela ne serait pas tout à fait impossible ; mais elle sent par intuition ce que cela doit être qu’une vieille mère, elle, la pauvre petite qui n’en a jamais eu ; et les idées qu’elle a sur la générosité et le sacrifice ont plus de prix chez elle que chez d’autres, parce qu’elles lui sont venues toutes seules, et que personne ne s’est inquiété de les lui donner.