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tones ; les derviches viennent s’y asseoir pour deviser des choses saintes, et rien n’y est encore arrivé d’Occident.


XX

Près de cette place est une rue sombre et sans passants, où poussent l’herbe verte et la mousse. Là est la demeure d’Aziyadé ; là est le secret du charme de ce lieu. Les longues journées où je suis privé de sa présence, je les passe là, moins loin d’elle, ignoré de tous et à l’abri de tous les soupçons.


XXI

Aziyadé est plus souvent silencieuse, et ses yeux sont plus tristes.

— Qu’as-tu, Loti, dit-elle, et pourquoi es-tu toujours sombre ? C’est à moi de l’être, puisque, quand tu seras parti, je vais mourir.

Et elle fixa ses yeux sur les miens avec tant de