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(la Suleimanieh) et de là passèrent la Corne d’or, pour aller, à Dolma-Bagtché, acclamer Abd-ul-Hamid.

Devant les grilles du palais, des députations de tous les corps, et une grande masse confuse d’hommes s’étaient réunis spontanément dans le but de faire au souverain constitutionnel une ovation enthousiaste.

Ces bandes revinrent à Stamboul par la grande rue de Péra, acclamant sur leur passage lord Salisbury (qui devait bientôt devenir si impopulaire), l’ambassade britannique et celle de France.

— Nos ancêtres, disaient les hodjas haranguant la foule, nos ancêtres, qui n’étaient que quelques centaines d’hommes, ont conquis ce pays, il y a quatre siècles ! Nous qui sommes plusieurs centaines de mille, le laisserons-nous envahir par l’étranger ? Mourons tous, musulmans et chrétiens, mourons pour la patrie ottomane, plutôt que d’accepter des conditions déshonorantes…