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III

EYOUB À DEUX



I

Eyoub, le 4 décembre 1876.

On m’avait dit : « Elle est arrivée ! » — et depuis deux jours, je vivais dans la fièvre de l’attente.

— Ce soir, avait dit Kadidja (la vieille négresse qui, à Salonique, accompagnait la nuit Aziyadé dans sa barque et risquait sa vie pour sa maîtresse), ce soir, un caïque l’amènera à l’échelle d’Eyoub, devant ta maison.

Et j’attendais là depuis trois heures.

La journée avait été belle et lumineuse ; le va-et-vient de la Corne d’or avait une activité inusitée ; à la tombée du jour, des milliers de caïques abordaient à l’échelle d’Eyoub, ramenant dans leur