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ments de repos et de causerie. — Dans la muraille, d’une épaisseur de rempart, l’appui pour les coudes était très large, et ils l’avaient garni d’un coussin recouvert en étoffe rouge, ainsi que le voulait l’usage, dans ce quartier, pour toutes les fenêtres des appartements un peu comme il faut.

Ce qu’ils apercevaient de là leur était familier. Certains passants, qui revenaient chaque jour aux mêmes heures, avaient pour eux des tournures et des visages connus ; de quelques-uns Jean s’amusait, et il lui arrivait de dire, sur le ton d’un petit enfant, des choses comme celle-ci « Attends-moi, bonne mère… Je ne peux pas me mettre à table avant d’avoir vu passer la demoiselle au nez de hibou, tu comprends bien. » Il y avait au-dessous d’eux, aux premiers plans de la vue, une vieille terrasse de granit, supportant une miniature de jardin bordé de buis ; là, déjà deux fois, ils avaient vu repousser les mêmes fleurs, des fuchsias et des véroniques de pleine terre, quelques roses étiolées ; point de ces vignes