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entraînés aux grandes fatigues d’un métier si dur…

Jean, lui, causait avec les uns ou les autres, en leur langage, tout à fait matelot à l’extérieur, et planant assez haut, du reste, au-dessus de presque tous, pour pouvoir s’amuser gentiment, sans ironie, de leurs causeries naïves.


XXIII


Tous les jours, les grands exercices, les déploiements effrénés de vie musculaire, les longs cris chantants qui commandent la manœuvre, la musique aiguë des sifflets, le bruit des cordes qui courent, des poitrines qui halètent, des bras qui se contractent ou se tendent sous la toile des vareuses : tout le travail qu’il faut pour animer ces immenses choses éployées qui sont des voiles, et leur communiquer une vie puissante et légère comme à des ailes d’oiseaux…