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J. LOTH

ment ; — dīanī (déidheanaighe) : le déidheanaighe, dernièrement ; peut-être stạ̃wmpwī (stampaidhe), timbres-poste.

b) Contraction de : ‑ughadh, ‑bhadh, ‑mhadh en ū : bęrū́ (bearbhadh), bouillir ; — bąlū́ (bailiughadh), ramasser, économiser ; — àhərū́ (athrughadh), changer ; — fįsərụ́ (fiosrughadh), s’informer ; — mą̀həlū (meathlughadh), défaillir, faiblir ; — baləƀū́ (balbhughadh), faire taire, rendre muet ; — qīnū́ (cuimhniughadh), rappeler.

Dans les adjectifs numéraux, où la contraction se fait en ‑ū, l’accent est sur la première syllabe, en exceptant c̬ąrū́ (ceathramhad), quatrième : trī́ū (tríomhadh), cūg̬ū (cúigmhadh), cinquième ; šḗū (sémhadh), sixième ; šąĉtū (seachtmhadh), septième ; ǫ́ĉtū (ochtmhadh), huitième ; nẹ̄́u (naomhadh), neuvième. On remarquera que dans tous ces cas, ou la voyelle de la première syllabe est longue par nature, ou elle est suivie du groupe ĉt qui provoque l’allongement par position. De plus u final est abrégé fréquemment, l’adjectif numéral précédant le substantif. C’est le fait qui se produit aussi pour ‑ī long final, quand un adjectif uni étroitement par le sens et la prononciation suit : calīnī, fillettes, mais calī́nī óge, jeunes filles (cailīnidhe ou cailíní óga).

C. — Accent sur la longue par position.

La seule catégorie importante est celle des noms en ‑aĉ (‑ach, ‑each). D’après le témoignage des langues brittoniques, ce suffixe représenterait le plus souvent un vieux-celtique ‑ācŏ‑s ‑ācā, ‑ācŏ‑n. On pouvait donc se demander, si la présence de l’accent, dans des conditions particulières, il est vrai, sur ce suffixe n’était pas un reste d’une ancienne accentuation, n’était pas due à l’influence de la longue ancienne. L’analogie suffisait à faire rejeter cette hypothèse. Toutes les longues finales du vieux-celtique, en effet, apparaissent déjà abrégées en vieil-irlandais, ce