Lorsque deux voyelles longues se suivent dans un dissyllabe, les deux paraissent à l’oreille, à peu près également accentuées. Elles exigent, de fait, sensiblement le même effort de prononciation. Il m’a cependant semblé que la finale était quelque peu avantagée, ce qui m’a déterminé à l’accentuer (ūlóid, scāhā́n, trāʰhnī́n, etc[1]).
Dans le cas d’un allongement par position de la voyelle de la première syllabe, on est également embarrassé : c’est ainsi que pour ūmpọ ou ōmpọ (iompodh), action de tourner, et autres cas du même genre, Henebry (Sounds, p. 9, note) est d’avis que l’accent principal est sur la première syllabe. Pour moi, les deux syllabes, au point de vue de l’accent, me semblent au même niveau. Je serais même porté à donner la préférence à la dernière, au moins dans la plupart des cas : pārdún.
Dans le cas où un dissyllabe ayant une voyelle longue dans chaque syllabe s’accroît par dérivation d’une syllabe à voyelle longue, l’ancienne finale devenue pénultième me paraît légèrement diminuée : cābọ̄g̬īn (cábóigín), vieux-chapeau, rustre.
Les mots empruntés ayant une voyelle longue (ou allongée) se comportent comme les mots indigènes : qīnšī́es[2] (coinsías), conscience ; — pelẹ̄́r (peiléar), pilier ; — pālā́s (pálás), palais ; — sọ̄lā́s (sólás), satisfaction, consolation ; — bagū́n (vieux-français bacōn), lard ; — garsū́n (garsún), garçon ; — cabáštẹ (cabáiste), choux ; — cọlā́štẹ et clā́štẹ (coláiste), collège ; — perṓštẹ (paróiste), paroisse ; — ọráštẹ (oráiste).
Il y a lieu de faire une catégorie à part pour le cas où la contraction a pour résultat de terminer le mot par une voyelle longue : c’est le cas pour ‑aighe, ‑uighe, ‑ighe, ‑aidhe,