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J. LOTH

sentier ; — trāʰnī́n (tráithnín), brin d’herbe ; — crīƀī́n (craoibhin), petite branche.

c) Dérivés en ‑ó̦g[1] : fįn̬ọ̄́g[2] (fuinneóg), fenêtre ; — fwīn̬šọ̄́g (fuinnseóg), frêne ; — cesọ̄́g[2] (casóg), veston ; — fwišọ́g (fuiseóg), alouette : ən išó̦g (an fhuiseóg), l’alouette.

d) Dérivés en ó̦ir[3] : qīnlọ̄́ir (coinnleóir), chandelier ; dlīdǫ́ir (dligheadóir), homme de loi, — intǭ́ir (múinteóir), professeur ; — āęršoir (aidhbheirseóir), l’adversaire (le diable) ; slānehǭ́ir (slánuightheóir), le sauveur[4] ;

e) Noms divers : šc̬ebǭl (sgioból), grenier ; — mįnạ̄́l (muineál), cou ; cahī́r (cathaoir), siège ; — enạ̄́l (anál), haleine ; — cimā́d[5] (coimeád), garder, protéger ; — lęhẹ̄́d (leithéid), espèce, sorte, de cette sorte ; — mecā́ntoeĉt (macántacht), honnêteté ; — escā́noeĉ (luascạ̄́nach), instable, remuant ; — slā́her (soláthar), provisions, aller aux provisions ; — felā́in (folláin), sain, salubre ; — crṓin (coróin), couronne (pièce de monnaie), règne d’un roi ; — ūlṓid (umhlóid) humilité.

Lorsque le mot accentué sur la longue reçoit une syllabe de plus par dérivation, cette syllabe eût-elle une voyelle longue également, l’accent ne paraît pas changer de place : begā́nī̀n (beagáinín), un petit peu ; — calī́nī (cailínidhe). fillettes ; — rǫhā́nīn (rotháinín), petite roue.

  1. L’o long est moins fermé que ne l’est o fermé en français et en breton ; il ressemble à l’o long gallois.
  2. a et b Régulièrement, on devrait avoir fwin̬ọ̄g. C’est un effet du voisinage immédiat de la terminaison longue accentuée ; cf. plus bas minā́l (muineál). Dans les exemples contraires, c’est la tradition qui l’emporte. Bergin croit que f mince peut aussi être dû au fait qu’en cas d’adoucissement f disparaît et amène ainsi l’intrusion d’un f incorrect.
  3. óir représente la terminaison latine ‑ārius et est venu aux Irlandais par le brittonique.
  4. Il est assez difficile de décider où est l’accent principal dans ce mot, en raison de la voyelle longue dans la syllabe initiale. Dans le génitif slānehọ̄́re (slánuightheóra), l’accent principal est sur la pénultième.
  5. Contrairement à l’orthographe le c n’est pas vélaire ; il est palatal : cf. le son de l’anglais k dans kin et de l’allemand k dans kind ; cf. note 2.