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LES MABINOGION

ment d’une façon irréprochable, aussi bien que les meilleurs écuyers de l’île de Bretagne. On nous apporta aussitôt des aiguières d’argent pour nous laver et des serviettes de fine toile, les unes vertes, les autres blanches. Quand nous fmnes 1avés, l’homme dont j’ai parlé se mit à table ; je m’assis à côté de lui et toutes les pucelles à ma suite au-dessous de moi, à l’exception de celles qui faisaient le service. La table était d’argent, et les linges de table, de toile fine ; quant aux vases qui servaient à table, pas un qui ne fût d’or, d’argent ou de corne de bœuf sauvage. Gn nous apporta notre nourriture. Tu peux m’en eroire, Kei, il n’y avait pas de boisson ou de mets à moi connu qui ne fût représenté là, avec cette différence que mets et boisson étaient beaucoup mieux apprêtés que partout ailleurs.

Nous arrivâmes à la moitié du repas sans que lfhomme ou les pucelles m’eussent dit un mot. Lorsqu’il sembla à mon hôte que j’étais plus disposé à causer qu’à manger, il me demanda qui fétais (1). Je lui dis que j’étais heureux de trouver avec qui causer et que le seul défaut que je voyais dans sa cour, c”était qu’ils fussent si mauvais causeurs. « Seigneur », dit-il, « nous aurions causé avec toi déjà, sans la crainte de te troubler dans ton repas, nous allons le faire maintenant. » Je lui

1. Pen. 4. (L. Rh. 227) a en plus : quel était le but de mon voyage, ce qui paraît justifié par ce qui suit.