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LES MABINOGION

prit la bague, emmena son cheval et partit[1].

Ensuite arriva le chevalier à qui appartenait le pavillon, le seigneur de la clairière. Il aperçut les traces des pieds du cheval. « Dis-moi, » dit-il à la jeune fille, « qui a été ici après moi ? » — « Un homme à l’aspect étrange, seigneur, » répondit-elle. Et elle lui exposa en détail l’état de Peredur et l’objet de son voyage. « Dis, » s’écria-t-il, « a-t-il eu des rapports avec toi ? t’a-t-il violentée ? » — Non, par ma foi ; et il ne m’a fait aucun mal. » — « Par ma foi, je ne le crois pas, et, si je ne me rencontre avec lui pour venger mon déshonneur et ma colère, tu ne resteras pas deux nuits sous le même toit que moi. » Le chevalier sortit pour chercher à se rencontrer avec Peredur.

Peredur, de son côté, se dirigeait vers la cour d’Arthur. Avant qu’il n’y parvînt, un autre chevalier y arriva. Il fixa[2] un grand anneau d’or épais contre la porte de l’entrée pour attacher son cheval, et se rendit à la chambre où se trouvaient

  1. Pen. 4 (L. Rh. 287) à une addition intéressante : Peredur prit la bague, plia le genou devant elle, lui donna un baiser et sortit (v. plus haut p. 51, note 1).
  2. La version de Pen. 4 (L ; Rh. 288) s’écarte ici de celle du Livre Rouge et n’est pas sans importance pour la recherche des sources du Peredur : « Un autre chevalier était venu avant lui à la cour. Il avait donné une bague d’or épaisse à un homme à la porte pour tenir son cheval pendant qu’il entrait là où se trouvaient Arthur, Gwenhwyvar et leur suite. Le chevalier prit le gobelet de la main de Gwenhwyvar et lui lança le liquide sur le visage et le sein. »