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LES MABINOGION

la cour ; il indiquait à ceux qui avaient droit d’y entrer la salle et la chambre ; à ceux qui avaient droit au logement, leur hôtel. Au milieu de la chambre était assis l’empereur Arthur sur un siège de joncs verts[1] recouvert d’un manteau de paile jaune-rouge ; sous son coude, un coussin recouvert de paile rouge. « Hommes », dit Arthur, « si vous ne vous moquiez pas de moi, je dormirais volontiers en attendant mon repas. Pour vous, vous pouvez causer, prendre des pois d’hydromel. et des tranches de viande de la inain de Kei. » Et l’empereur s’endormit.

Kygon, fils de Klydno, réclama à Kei ce que l’empereur leur avait promis. « Je veux d’abord, » dit Kei, « le récit qui m’a été promis. » - « Homme, » dit Kynon, « ce que tu as de mieux à faire, c’est de réaliser la promesse d’Arthur, ensuite nous te dirons le meilleur récit que nous pouvons savoir. » Kei s’en alla à la cuisine et au cellier ; il en revint avec des cruchons d’hydromel, un gobelet d’or, et plein le poing de broches portant des tranches de viande. Ils prirent les tranches et se mirent à

  1. Les cochers des héros irlandais Ferdiaidh et Cuchulain leur préparent, pour se reposer, après une lutte épique, un lit de joncs verts (O’Curry, On the manners II, p. 304). Dans les romans français de la Table Ronde, il est souvent question de la jonchée : ce sont des joncs, ou des fleurs ou des herbes odoriférantes recouvrant le sol. Les salles n'étaient pas pavées (Paulin Paris, Les Romans de la Table Ronde, III, p. 320). La même habitude a existé, d’après (lady Guest, en Angleterre et en Galles, au moyen âge. Elle en cite un exemple tiré d’un récit du xive siècle.