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LES MABINOGION

aussi n’y avait-il personne au monde plus aimé de ses sujets que lui. Il fut ainsi pendant trois années.

Un jour que Gwalchmei se promenait avec l’empereur Arthur, il jeta les yeux sur lui et le vit triste et soucieux. Gwalçhmei fut très peiné de le voir dans cet état, et lui demanda : « Seigneur, que t’est-il arrivé ? » — « Par moi et Dieu, Gwalchmei, j’ai regret après Owein qui a disparu d’auprès de moi depuis trois longues années ; si je suis encore une quatrième sans le voir, mon âme ne restera pas dans mon corps. Je suis bien sûr que c’est à la suite du récit de Kynon, fils de Klydno, qu’il a disparu du milieu de nous. » — « Il n’est pas nécessaire, » dit Gwalchmei, « que tu rassembles les troupes de tes États pour cela ; avec tes gens seulement, tu peux venger Owein s’il est tué, le délivrer s’il est prisonnier, et l’emmener avec toi s’il est en vie. » On s’arrêta à ce qu’avait dit Gwalchmei. Arthur et les hommes de sa maison firent leurs préparatifs pour aller à la recherche d’Owein. Ils étaient au nombre de trois mille sans compter les subordonnés. Kynon, fils de Klydno, leur servait de guide. Ils arrivèrent au château fort où avait été Kynon : les jeunes gens étaient en train de lancer leurs couteaux à la même place, et l’homme blond était debout près d’eux. Dès qu’il aperçut Arthur, il le salua et l’invita : Arthur accepta l’invitation. Ils allèrent au château. Malgré leur grand nombre, on ne s’apercevait pas de leur présence dans le château. Les pucelles se levèrent pour les