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OWEN ET LUNET OU LA DAME DE LA FONTAINE

suite aussi brillante que celle-là avec ses habits de paile, de soie et de cendal.

Après cette troupe venait une femme aux cheveux blonds, flottant sur les deux épaules, souillés à leur extrémité de sang provenant de meurtrissures, vêtue d’habits de paile jaune en lambeaux, les pieds chaussée de brodequins de cordwal bigarré. C’était merveille que le bout de ses doigts ne fût écorché, tant elle frappait avec violence ses deux mains l’une contre l’autre. Il était impossible de voir une aussi belle femme, Owein en était bien persuadé, si elle avait eu son aspect habituel. Ses cris dominaient ceux des gens et le son des trompettes de la troupe. En la voyant Owein s’enflamma de son amour au point qu’il en était entièrement pénétré. Il demanda à la pucelle qui elle était : « On peut en vérité te dire, » répondit-elle, « que c’est la plus belle des femmes, la plus généreuse, la plus sage et la plus noble ; c’est ma dame ; on l’appelle la Dame de la Fontaine, c’est la femme de l’homme

    qu’elle ne se manifeste dans les romans Arthuriens que dans l’Yvain de Chrestien et le Morien néerlandais. Parmi les trois choses -qui excitent å la vengeance, dit une triade gelloíse (Vaughan, Welsh Proverbs, London 1889, n’ 2523-2524), l’une est la vue de la bière d’un parent (sur la bibliographie de la croyance au sang dénonciateur, v. Piquet, Étude sur Hartmann d’Aue, p. 160 : dans les Niebelungen, c’est à cet indice que Kriemhild reconnaît le meurtrier de Siegfried (v. plus haut, I, p. 44, note 2). C’est surtout en Angleterre et en Écosse que la croyance à la cruentation du cadavre devant le meurtrier était répandue (v. Carew Haglitt, Dictionary of Faiths and Myth, I, Blood-Portents).